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L'art de dire "c'est bien" quand ca ne l'est pas vraiment

  • Photo du rédacteur: HJL
    HJL
  • 26 oct.
  • 3 min de lecture
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Entre bienveillance, exigence et lucidité managériale


Dans la vie d’une équipe, il y a des phrases qui paraissent anodines… mais qui façonnent en profondeur la culture managériale.

Parmi elles, deux petits mots reviennent souvent : “C’est bien.”


Derrière cette formule se cache un paradoxe subtil.

Dire “c’est bien” peut être une marque d’encouragement sincère, un geste de reconnaissance… ou, parfois, un réflexe d’évitement.

Car il arrive que, dans le fond, le résultat ne soit pas à la hauteur — mais qu’on préfère ne pas le dire tout de suite.


Et c’est là que commence l’art du management : celui de trouver le bon équilibre entre bienveillance et exigence.


Quand “c’est bien” devient un mensonge involontaire


Dire “c’est bien” quand ça ne l’est pas, ce n’est pas forcément de la complaisance.

C’est souvent une tentative de protéger la motivation du collaborateur, d’éviter une déception, ou de maintenir une bonne ambiance.


Mais cette petite phrase, dite sans précision, peut avoir un effet pervers :


  • Le collaborateur croit qu’il a répondu aux attentes.

  • Il reproduit les mêmes erreurs la fois suivante.

  • Et quand on finit par rectifier, il ne comprend plus.


Résultat : la confiance s’effrite.

Le manager passe du bienveillant au “changeant” — celui qui disait “c’est bien” hier, mais qui critique aujourd’hui.

Et tout cela simplement parce que le feedback n’a pas été assez clair dès le départ.


L’équilibre fragile entre bienveillance et exigence


Un bon manager ne cherche pas à plaire.

Il cherche à faire grandir.


Mais grandir, c’est accepter le retour sur soi, la remise en question, la précision dans le feedback.

Et cela demande de la lucidité émotionnelle : savoir dire les choses sans casser l’élan, exprimer les points d’amélioration sans effacer les points positifs.


« Ce que tu as fait est intéressant : tu es dans la bonne direction. Maintenant, voyons ensemble ce qui peut être affiné. »


Cette phrase simple change tout.

Elle reconnaît l’effort, mais maintient l’exigence.

Elle valorise la démarche, mais invite à aller plus loin.

C’est une communication adulte, honnête et respectueuse.


Le feedback, un outil de progression, pas de jugement


Le feedback n’est pas un verdict, c’est une invitation à progresser.

Mais pour qu’il soit efficace, il doit être spécifique, concret et cohérent.

Un “c’est bien” général ne nourrit pas la compréhension.

Un “c’est bien parce que tu as su clarifier le message au client, mais attention au ton employé dans le mail” ouvre la discussion.


C’est cette précision qui construit la compétence.

Le collaborateur comprend non seulement ce qu’il a bien fait, mais aussi ce qu’il doit ajuster — sans se sentir diminué.


Le manager, lui, gagne en crédibilité.

Il devient un repère, pas un juge ni un flatteur.


Dire la vérité avec humanité


Le vrai courage managérial ne réside pas dans la fermeté du ton, mais dans la justesse du message.

Dire la vérité, c’est un acte de respect.

Mentir — même par omission — c’est refuser à l’autre la possibilité de progresser.


La sincérité n’est pas une brutalité.

C’est une preuve de considération : “je crois en toi, donc je te dis la vérité”.


Les collaborateurs ne demandent pas un manager qui dit toujours “c’est bien”.

Ils veulent un manager qui dit pourquoi c’est bien, et comment faire encore mieux.


En résumé


  • Dire “c’est bien” est un acte managérial en apparence simple, mais profondément symbolique.

  • Derrière la bienveillance doit toujours se cacher l’exigence du progrès.

  • Le bon manager n’est pas celui qui évite les désaccords, mais celui qui sait les transformer en apprentissages.


Parce que dans le fond, le vrai compliment, ce n’est pas “c’est bien”.

C’est :


“Tu as avancé, tu t’améliores, et je vois ton potentiel grandir.”


Et ça, c’est bien. Vraiment.

 
 
 

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